Rencontre avec le Cardinal Jozef De Kesel

Publié par CIL le

Pour cette AG, les membres du CIL se sont retrouvés pour une journée entière au domaine d’Haugimont de l’Université de Namur et ont pu avoir un moment de dialogue avec le Cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, président de la conférence épiscopale de Belgique et, pour l’Eglise universelle, membre du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.


Avec des mots simples qui sonnent justes, le cardinal mit tous les participants dans un intense climat d’écoute et de partage. Il est de ces gens qui réveillent la liberté en chacun. De ces gens dont les mots, les silences et l’attitude vous stimulent à vous engager généreusement.
Evoquant le Concile Vatican II, se référant à diverses rencontres qu’il a vécues, le cardinal souligna d’emblée combien personnellement, comme baptisé, et collectivement, en communion comme peuple de Dieu, nous sommes tous porteurs de responsabilités dans l’Eglise et dans le monde. Et puis, refusant de figer ces deux « lieux » que sont l’Eglise et le monde… il rappela qu’il n’y a d’Eglise que pour le monde ! Car la mission de L’Eglise est d’être signe efficace -sacrement- de l’amour de Dieu pour le monde, pour ce monde tel qu’il est.
Pour cette raison, il exprima son désaccord avec la thèse néolibérale qui réduit la foi et la religion à la sphère strictement privée. Il s’agit bien sûr de respecter et de se réjouir de la liberté que chacun a d’adhérer pleinement, à des degrés divers ou pas du tout à la foi de l’Eglise (le cardinal soutient sans ambages le primat de la liberté de conscience, l’Etat de droit et la cadre défini par la Déclaration Universelle des Droits Humains), mais cette liberté si précieuse ne saurait pas s’accommoder d’une contrainte au silence, d’une uniformisation de la pensée, d’une globalisation de l’indifférence. En nous, le citoyen et chrétien sont inséparables.
Recherchant la fidélité à cet appel d’être signe efficace de l’amour de Dieu pour le monde, le cardinal mit en garde contre la tendance à se replier sur la seule Eglise. Il insista sur notre présence comme chrétiens dans tous les aspects de la vie humaine, à toutes ses étapes, disponibles. Il dit toute l’importance d’une pastorale discrète mais bien présente dans les mouvements, au travail, etc.

C’est tout naturellement, en confiance, que des questions et des réflexions furent adressées au cardinal De Kesel par les membres du CIL. Ne cherchant pas à avoir réponse à tout, ni à avoir le dernier mot sur tout, il nous dit combien il attend que les fidèles laïcs se réunissent, prennent la parole, l’informent. On le sent attentif à comprendre, à ne pas blesser, à faire percevoir la beauté, la justesse de l’évangile.

Après une grillade sympa bien préparée par des guides horizon, après le départ de notre hôte, nous avons prolongé la réflexion lors d’une balade dans le bois. Quant à l’évaluation qui suivit, elle fut enthousiaste. Les mots de Jean-Pierre Lemaître d’Eglise-Wallonie la résume à merveille : « je repars avec beaucoup d’optimisme, voilà une Eglise qui est redimensionnée, qui sait son rôle ».

Dans une continuité toute naturelle, la journée s’accomplit par une eucharistie présidée par notre évêque référendaire Jean-Pierre Delville, nous l’avons célébrée avec cœur, comme le point d’orgue de cette journée ressourçante.

C’était la trinité, une rencontre réussie, un moment où se touchent la foi et la joie d’être des personnes aimées de Dieu, amies de Dieu.

Pierre Xhonneux

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