La visite du Pape François en Belgique fut largement commentée lors de l’Assemblée Générale du CIL, ce 19 octobre 2024 à Namur.
Les représentants de nos associations, toutes différentes mais toutes inscrites dans une démarche d’engagement chrétien fort, ont exprimé des sentiments mitigés entre joie et incompréhension.
Joie que cet homme humble, souriant, proche ait témoigné avec force que le message de l’Évangile nous oblige à porter notre attention aux immigrés, aux personnes âgées, aux jeunes, aux victimes d’abus, aux personnes sans domicile fixe. Joie de son écoute des témoins de notre Église belge à Koekelberg et de sa réponse autour de l’évangélisation, de la joie et de la miséricorde.
Incompréhension aussi, malheureusement, quand la réponse à la communauté universitaire de Louvain‐la-Neuve sur la place de la femme dans l’Église se fait dogmatique et n’est pas à la hauteur des attentes de la jeunesse.
Mais aussi, colère pour certains, profonde tristesse pour d’autres, face aux propos du Pape sur la question de l’avortement, des propos spontanés et de nature blessante, recueillis par les journalistes lors de son retour à Rome.
Cet échange fut l’occasion d’une analyse allant au‐delà des sentiments ou ressentiments. Il fut rappelé les paroles du Pape ont différents niveaux d’autorité et que les propos de table ou d’avion n’ont pas le statut ni l’autorité doctrinale d’une encyclique ou d’une constitution apostolique. Il est utile de rappeler la dimension universelle de l’Église et l’importance de mettre certains propos dans la perspective de la diversité des communautés chrétiennes dans le monde.
En conclusion, tous s’accordent sur le fait que cette visite, en nous bousculant, nous permet de réaffirmer notre vision commune de l’engagement chrétien, fondé sur l’espérance de l’Évangile et le témoignage de son message. Avançons ensemble avec nos évêques à qui nous disons « venez en toute simplicité travailler avec nous sur le chemin de la synodalité ».
La deuxième partie de l’AG fut consacrée à notre thème d’année « la fraternité ». Tout d’abord, chacun a pu exprimer ce que cela signifiait au sein de son association. Malgré la diversité des formes d’engagement de chacune, le point commun reste l’attention et le soin des uns vis‐à‐vis des autres. Que ce soit au niveau local, national ou international, c’est bien ce qui nous porte aujourd’hui.
Beaucoup ont insisté : on ne parle de pas de charité mais bien de fraternité. Porter ce message chrétien peut être difficile quand on se confronte désormais, pour certains, au vieillissement de leurs membres, pour d’autres à la désaffiliation catholique de leurs permanents. En cela, nous revenons à l’absolue nécessité du témoignage vivant de la parole du Christ.
Dans un second temps, nous sommes revenus sur les exposés de Claire Brandeleer et Gaël Giraud lors de l’AG au vert en faisant le lien avec un texte biblique évoquant la fraternité.
Deux extraits de l’Évangile furent particulièrement plébiscités : Mathieu 25, 40 (Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.) et, bien entendu, la parabole du Bon Samaritain.
Une AG particulièrement enrichissante qui nous a permis de mesurer notre unité dans la diversité.